CHRONOLOGIE

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Beaumarchais (Pierre-Augustin Caron de)
1732 - 18 mai 1799

1722 :
André-Charles Caron, né en 1698 dans une famille briarde et protestante, est reçu maître-horloger (il a abjuré l'année précédente) et épouse Marie-Louise Pichon. La famille habite rue Saint-Denis, près de la rue de la Ferronnerie.

1725 :
Naissance de Marie-Josèphe, la future Mme Guilbert.

1731 :
naissance de Marie-Louise, Lisette, la future fiancée de Clavijo.

1732 :
Naissance de Pierre-Augustin. Septième enfant du ménage Caron, il sera baptisé le lendemain à Saint-Jacques-de-la-Boucherie.

1734 :
Naissance de Madeliene-Françoise, Fanchon.

1735 :
Naissance de Marie-Julie, La Bécasse, qui restera fille (ne se mariera pas).

1737 :
Naissance de Jeanne-Marguerite, Tonton.

1742-1745 :
Pierre-Augustin étudie à l'école des métiers d'Alfort. Il travaille ensuite dans l'atelier de son père.

1748 :
Marie-Josèphe épouse un maître-maçon, Louis Guilbert. Le ménage part s'installer à Madrid, accompagné de Lisette.

1749-1750 :
Pierre-Augustin est chassé de la maison paternelle, son père ne supportant ni ses incartades ni son insolence. Des amis de la famille recueillent Pierre-Augustin et intercèdent pour lui : au terme de plusieurs mois, il obtiendra le pardon paternel, mais après avoir accepté par écrit de sévères conditions.

1753 :
Pierre-Augustin invente un nouveau système d'échappement. Il le montre à l'horloger du roi, Lepaute. Ce dernier présente cette invention comme étant sienne, devant l'Académie des sciences. Pierre-Augustin envoie à cette Académie, le 13 novembre, un rapport fondé sur des preuves matérielles irréfutables.

1754 :
23 février : l'Académie des sciences délivre à Pierre-Augustin un certificat attestant qu'il est l'inventeur du nouveau système d'échappement. Il est maintenant connu, reçoit des commandes de la Cour, est présenté au roi et à la reine.

1755 :
Pierre-Augustin perfectionne sa précédente invention. Une polémique éclate avec le Suisse Romilly : l'Académie des sciences déclare en juin les deux hommes pareillement inventeurs. Pierre-Augustin Caron a fait la connaissance de Franquet. Malade, ce dernier lui vend sa charge de "contrôleur clerc d'office de la Maison du roi" (9 novembre).

1756 :
9 janvier : mort de M. Franquet. Pierre-Augustin fréquente régulièrement (intimement) sa veuve.
Mai : Lépine s'associe avec le père Caron ; il épouse Madeleine-Françoise.
27 novembre : Pierre-Augustin épouse à Saint-Nicolas-des-Champs Madeleine-Catherine Aubertin, veuve Franquet, de presque dix ans son aînée. Il s'installe chez sa belle-famille, rue de Braque.

1757 :
Pierre-Augustin Caron se fait appeler Caron de Beaumarchais, du nom d'une terre dont sa femme vient d'hériter.
Nuit du 29 au 30 septembre : mort de sa femme, après une maladie de huit jours. Comme le contrat de mariage ne prend effet qu'au 11 octobre, Beaumarchais ne peut hériter. Il est de plus en procès avec les parents de sa femme, les Aubertin.
Novembre : Il s'installe au 17 de la rue Basse du Rempart (jusqu'en 1763).
Il entre en relation avec Le Normand d'Étiolles, banquier et mari de la marquise de Pompadour.

1758 :
avril : mort de sa mère.

1759 :
Beaumarchais donne des leçons de musique (notamment de harpe, instrument qu'il vient de perfectionner) à Mesdames, les filles du roi : Adélaïde, Victoire, Sophie et Louise. Il leur rend divers services et s'en fait apprécier.
Il fait la connaissance de Pâris-Duverney, financier et négociant, oncle de Le Normand.

1760 :
Par l'entremise de Mesdames, Beaumarchais obtient que le roi visite, le 18 août, l'Ecole militaire, fondée en 1751 et entretenue par Pâris-Duverney. Reconnaissant, celui-ci associe Beaumarchais à ses affaires de vivres et fera sa fortune.

1761 :
décembre : à la demande de son fils, André-Charles Caron résilie son commerce d'horloger.
Beaumarchais achète la charge de "conseiller secrétaire du roi" pour cinquante-cinq mille livres (dont cinquante mille fournies par Pâris-Duverney). Cette charge lui confère la noblesse et le droit de porter légalement le nom de Beaumarchais.

1762 :
Beaumarchais achète pour cinq cent soixante mille livres (avancées par Pâris-Duverney) la charge de "grand maître des eaux et forêts". Il doit la revendre quelques mois plus tard, en butte à l'hostilité des autres grands maîtres. Sans qu'on puisse les dater précisément, il écrit des "parades", jouées (notamment en 1762) à Étiolles pour la fête de son ami Le Normand.

1763 :
Janvier : achetant une maison au 26 de la rue de Condé, il y loge son père et ses deux soeurs cadettes.
Il achète en août la charge de lieutenant général des chasses et prête serment le 11 septembre. Il sera pour cette charge sous l'autorité du duc de La Vallière. Il projette d'épouser Pauline le Breton, une jeune Créole amie de sa famille.

1764 :
Beaumarchais se rend en Espagne. Il veut marier sa soeur Lisette à Clavijo, solliciter le paiement de dettes considérables, et s'acquitter de missions semi-officielles : il part le 20 avril, muni de lettres de recommandation pour l'ambassadeur de France et de cent soixante mille livres de billets au porteur délivrés par Pâris-Duverney.
Arrivé le 18 mai à Madrid, il passe le premier mois à s'occuper du mariage de sa soeur. Très vite, il mène une existence mondaine et agitée, faisant vie commune avec la marquise de La Croix (qu'il donnera comme maîtresse au roi).

1765 :
22 mars : Beaumarchais quitte Madrid : ses projets ont échoué.
Clavijo n'épousera pas Lisette.
Les projets "d'affaires" n'ont pas eu plus de succès : fournitures de vivres aux troupes espagnoles, fondation d'une compagnie française pour le commerce avec la Louisiane, etc.
9-10 avril : retour à Paris après diverses étapes.
mai : Beaumarchais revend soixante-dix mille livres sa charge de conseiller secrétaire du roi.

1766 :
janvier : le père de Beaumarchais se remarie avec Mme Henry.
février : les fiançailles de Beaumarchais avec Pauline Le Breton sont rompues (elle épousera quelques mois plus tard le chevalier de Séguiran).
été : voyage en Touraine : début de l'exploitation, avec Pâris-Duverney, de deux mille arpents de la forêt de Chinon.

1767 :
29 janvier : première représentation d'Eugénieà la Comédie-Française.
Affaire Lesueur : démêlés avec son laquais Lesueur, qui a servi de prête-nom pour l'adjudication des terres de la forêt de Chinon.

1768 :
11 avril :mariage avec Geneviève-Madeleine Wattebled, veuve de Lévêque, garde général des Menus-Plaisirs, mort en décembre 1767.
14 décembre : naissance d'Augustin de Beaumarchais.
Cette même année meurent la seconde femme du père Caron et le mari de Pauline Le Breton.

1769 :
Affaires diverses avec Pâris-Duverney.

1770 :
Début de l'amitié avec Gudin de La Brenellerie.
13 janvier : première représentation des Deux Amis.
7 mars : naissance d'une fille qui ne vit que quelques jours.
1er avril : signature avec Pâris-Duverney de l'acte réglant définitivement leurs affaires.
juin : malde, Beaumarchais doit s'aliter près de deux mois.
17 juillet : mort de Pâris-Duverney, âgé de 86 ans, qui laisse ses biens au comte de La Blache, son neveu par alliance.
20 novembre : mort de Mme de Beaumarchais, âgée de 39 ans. Elle laisse une importante fortune, mais en viager.
décembre : négociations infructueuses avec le comte de La Blache, concernant les comptes avec le défunt Pâris-Duverney.

1771 :
Les affaires de la forêt de Chinon mettent Beaumarchais en difficulté. En octobre, La Blache conteste en justice l'arrêté de compte entre son oncle et Beaumarchais.

1772 :
Mémoire contre La Blache : le 22 février Beaumarchais gagne son procès en première instance. Son adversaire fait appel devant le parlement de Paris.
octobre : son fils Augustin meurt, âgé de trois ans et huit mois.
décembre : mort de sa soeur Jeanne-Marguerite.

1773 :
Le Barbier de Séville est reçu à la Comédie-Française, le 3 janvier.
Février : le 11, Beaumarchais a une altercation avec le duc de Chaulnes, qui l'accuse de lui ravir sa maîtresse, l'actrice Mlle Ménard. Tous deux seront emprisonnés : Beaumarchais du 26 février au 8 mai au Fort-l'Evêque.
Avril : Goëzman, nommé rapporteur du procès La Blache auprès du parlement dirigé par Maupéou, rend un rapport défavorable le 6 avril. Beaumarchais perd donc son procès et se trouve ruiné.
Mai : sortant de prison, il est chassé de sa maison rue de Condé et doit se réfugier chez son beau-frère Lépine.
Juin : Goëzman porte plainte contre Beaumarchais.
10 juillet : Beaumarchais est décrété "d'ajournement personnel".
18 octobre : Beaumarchais fait reprendre la procédure du procès La Blache.
Septembre à décembre : publication des trois premiers Mémoires contre Goëzman, les adversaires de Beaumarchais se mobilisent.
23 décembre : Goëzman est à son tour décrété "d'ajournement personnel".

1774 :
10 février : suite à la publication du quatrième Mémoire contre Goëzman, il est interdit de représenter Le Barbier de Séville.
26 février : arrêt rendu dans l'affaire Goëzman : Beaumarchais et Mme de Goëzman sont blâmés.
5 mars : les quatre Mémoires sont brûlés dans la cour du Palais.
17 mars : arrêt rendu contre Goëzman.
Beaumarchais a fait la connaissance de Marie-Thérèse de Willer-Mawlas, avec qui il mène vie commune (il l'épousera en 1786 seulement).
avril : séjour en Flandres et à Londres. A la demande de Louis XV, Beaumarchais a obtenu la destruction d'un libelle contre Mme Du Barry (maîtresse du roi).
Juin : Louis XV est mort le 10 mai, c'est donc à Louis XVI que Beaumarchais remet son mémoire sur sa mission d'avril. Il obtient de Louis XVI une nouvelle mission à Londres.
Juillet : Beaumarchais parvient, à Londres, à faire détruire un pamphlet visant la famille royale française, après en avoir rencontré l'auteur (Angelucci : "Avis à la branche espagnole [...]"). Il séjourne aussi en Hollande pour cette affaire.
Août : Beaumarchais part à Vienne (toujours pour la même affaire), mais on le trouvera suspect à la Cour : il est retenu prisonnier dans sa chambre du 21 août au 23 septembre.
Octobre : revenu à Paris, Beaumarchais rédige pour les ministres "Idées élémentaires sur le rappel des Parlements" (qu'il publiera en 1788). Le parlement Maupéou sera chassé le 12 novembre (les ennemis de Beaumarchais le suspectent d'avoir inspiré cette mesure).
Novembre : l'arrêt de blâme du 26 février et visant Beaumarchais est cassé.
Décembre : Mémoire du comte de La Blache contre Beaumarchais.
29 décembre : Le Barbier de Séville est approuvé par le censeur Crébillon fils.

1775 :
16 janvier : publication du Mémoire contre La Blache.
31 janvier : permis d'imprimer Le Barbier de Séville.
Février : arrêt vouant à destruction le Mémoire contre La Blache.
23 février : première représentation du Barbier de Séville.
Avril : séjour à Londres et tractations avec le chevalier d'Eon (agent secret de Louis XV, il s'agissait d'une femme travestie en homme), pour obtenir la restitution de papiers compromettant feu le roi Louis XV.
Juillet à décembre : multiples voyages en Angleterre et en Flandres, en tant que "chargé de mission". Beaumarchais traite à nouveau avec le chevalier d'Eon.
Premiers Mémoires au roi sur l'aide à apporter aux insurgents américains.
Octobre : âgé de 77 ans, André-Charles Caron, père de Beaumarchais, s'éteint au sixième mois de son second remariage (datant du 18 avril).
A la fin de cette année, Beaumarchais entretient avec Vergennes, ministre des Affaires Etrangères, une correspondance qui s'achèvera en 1787, à la mort de ce dernier. Il commence à avoir des difficultés avec la Comédie Française à propos de ses droits d'auteur.

1776 :
Il effectue plusieurs séjours à Londres pour de nouvelles négociations avec le chevalier d'Eon, de janvier à mai.
fin février : il adresse "au Roi seul" un mémoire sur l'Angleterre et l'Amérique, incitant à soutenir les insurgents.
10 juin : Vergennes fait mettre à la disposition de Beaumarchais, par le Trésor public, la somme d'un million de livres pour financer une expédition secrète de secours aux insurgents d'Amérique. Dans ce dessein, Beaumarchais fonde la maison de commerce Rodrigue Hortalez et Cie.
23 juin : à Londres est publié le premier numéro du Courrier de l'Europe, journal (ou gazette) que l'on surnommera rapidement le "journal de Beaumarchais" : ce premier numéro défend la cause des Insurgents.
6 septembre : le parlement réhabilite Beaumarchais dans tous ses droits en annulant le jugement du 26 février 1774.
octobre : Beaumarchais loue un hôtel particulier pour y installer les bureaux de sa compagnie de commerce.
novembre : il fait une nouvelle demande de comptes à la Comédie-Française.
décembre : partir inspecter au Havre le chargement de huit navires affrétés par sa compagnie (pour aider les Insurgents), il doit les voir décharger sur ordre du gouvernement, suite à une plainte de l'Ambassade d'Angleterre.

1777 :
5 janvier : naissance d'Eugénie de Beaumarchais.
6 janvier : lettre aux Comédiens-Français, pour leur demander des comptes.
avril à juillet : l'affaire des Amériques prend tournure : achat d'un bateau, sommes importantes remises par Vergennes, achats d'équipements pour les Insurgents : en juillet, les bateaux ont tous levé l'ancre pour le nouveau monde.
octobre : Beaumarchais remet à Vergennes un "mémoire particulier pour les ministres du Roi et manifeste pour l'Etat", dont le gouvernement va s'inspirer.
octobre et novembre : il voyage en France, pour affaires.

1778 :
18 janvier : réunion chez Beaumarchais des auteurs dramatiques et tractations avec la Comédie-Française.
Un traité d'amitié est signé le 6 février entre la France et les Etats-Unis ; le 16 avril Beaumarchais passe contrat avec les Américains pour le paiement des fournitures.
mai-juillet : le procès La Blache a repris, devant le parlement d'Aix-en-Provence : le 21 juillet est rendu un arrêt favorable à Beaumarchais, le 31 intervient le règlement définitif entre les deux parties.
août : de retour à Paris, il reprend les négociations concernant les droits d'auteur.
Cette année-là Beaumarchais a aussi rédigé Le Mariage de Figaro

1779 :
15 janvier : Lettre du président du Congrès des Etats-Unis au sujet des sommes dues à Beaumarchais (qu'il ne percevra jamais).
23 juillet : un arrêt du parlement casse le décret d'ajournement personnel de juillet 1773 : Beaumarchais peut reprendre sa charge de secrétaire du roi.
19 décembre : le Conseil d'Etat condamne un mémoire de Gibbon contre l'Angleterre, publié par Beaumarchais.
Beaumarchais entreprend l'édition des oeuvres de Voltaire.

1780 :
Toute l'année : négociations dans l'affaire des auteurs :
janvier : tractations avec les Comédiens-Français
avril : dîner avec les auteurs et compositeurs
août : rédaction du Compte rendu de l'affaire des auteurs dramatiques et des Comédiens-Français
9 décembre : les droits des auteurs dramatiques sont fixés par un arrêt du Conseil d'Etat.

1781 :
janvier : parution du prospectus de souscription pour l'édition des oeuvres de Voltaire (édition de Kehl).
février : mémoire adressé à Vergennes : "Réflexions sur les secours à donner à l'Amérique".
18 mai : un nouvel arrêt complète celui du 9 décembre 1780 dans l'affaire des auteurs.
29 septembre : Le Mariage de Figaro est reçu à l'unanimité à la Comédie Française.
octobre : début de l'affaire Kornman. Lors d'un dîner chez le prince de Nassau, Beaumarchais décide de défendre Mme Kornman. Le banquier Kornman avait fait enferner sa femme, maîtresse d'un familier du comte de Nassau, pour s'emparer de sa dot. Beaumarchais parviendra à la faire libérer, mais les libelles et réponses se succèderont jusqu'en 1789.
Beaumarchais cesse de s'occuper de la forêt de Chinon, qui ne lui a pas rapporté grand bénéfice.

1782 :
L'activité financière et commerciale de Beaumarchais marque cette année.
Il devient principal actionnaire puis administrateur de la Compagnie des eaux dont il avait souscrit un emprunt en 1781.
Il prête sept cent soixante-trois mille livres au duc de Choiseul.
A la demande du cardinal de Rohan, il vérifie les comptes de l'hôpital des Quinze-Vingts (le caissier en est Kornman).
La flotte française défaite en avril, Beaumarchais lance une souscription pour sa reconstruction.
Pendant que se succèdent les lectures publiques du Mariage de Figaro, le deuxième censeur, Suard, émet en juillet un avis défavorable.

1783 :
12 février : reprise des Deux Amis
13 juin : la représentation du Mariage de Figaro sur le théâtre des Menus-Plaisirs est interdite par le roi au dernier moment.
Lettre au Congrès des Etats-Unis pour demander le remboursement des sommes dues.
26 septembre : représentation du Mariage de Figaro chez le comte de Vaudreuil, à Genevilliers
Publication des premiers volumes de l'édition des oeuvres complètes de Voltaire.

1784 :
19 janvier : Beaumarchais touche plus de 570.000 livres du roi, pour le dédommagement de ses pertes en mer (affaire des Insurgents américains)
Supplique au roi en faveur du Mariage de Figaro.
Septembre - octobre : représentation à Versailles de l'opéra de Paisiello, Le Barbier de Séville (opéra créé en 1782).
27 avril : la première du Mariage de Figaro fait un triomphe.
2 octobre : la cinquantième représentation du Mariage de Figaro est faite au bénéfice des mères nourrices.

1785 :
le 6 mars paraît au Journal de Paris une lettre de Beaumarchais dans laquelle il fait allusion aux "lions et tigres" qu'il a dû vaincre pour faire jouer le Mariage de Figaro. Cette lettre provoque la colère du roi : Beaumarchais est incarcéré à Saint-Lazare du 8 au 13 mars.
22 mars : Beaumarchais se démet de sa charge de lieutenant général des chasses.
Avril : il adresse aux rois de France et de Suède un mémoire pour défendre le Mariage de Figaro.
Publication du Mariage de Figaro et de sa préface.
3 juin : un arrêt du Conseil d'Etat du roi ordonne la suppression des trente volumes de l'édition des oeuvres de Voltaire (édition dite de Kehl, mise en oeuvre par Beaumarchais)
19 août : Le Barbier de Séville est repris à la Cour : Marie-Antoinette joue le rôle de Rosine.
Polémique avec Mirabeau au sujet de la Compagnie des eaux (par libelles publiés).

1786 :
Février : Beaumarchais reçoit du roi, pour solde de tout compte, 800.000 livres pour l'indemniser des pertes subies par sa flotte en 1778 et 1779.
8 mars : il épouse Marie-Thérèse de Willer-Mawlaz, avec qui il vivait depuis douze ans.
1er mai : Première, au Burgtheater de Vienne, des Noces de Figaro, de Mozart.

1787 :
Février : mort de Vergennes, un des plus sûrs soutiens de Beaumarchais.
20 février - fin mai : l'affaire Kornman donne lieu à un premier mémoire de l'avocat Bergasse(défenseur de M. Kornman, alors que Beaumarchais a pris le parti de Mme Kornman). Beaumarchais répond et l'avocat contre-attaque en mai (l'affaire durera jusqu'au printemps de 1789).
8 juin : première représentation de Tarare.
26 juin : Beaumarchais achète un terrain près de la Bastille ; il y fait construire une somptueuse demeure, par l'architecte Lemoyne.
19 août : Beaumarchais est convié à la cour, et fêté, pour une nouvelle représentation du Barbier de Séville.
Liaison avec Amélie Houret de La Marinaie.

1788 :
Juin : Beaumarchais porte plainte en diffamation après la publication d'un mémoire "pour le sieur Bergasse dans la cause du sieur Kornman" qui le met en question. Il publie aussi un "Court mémoire...." en réponse.
août : réplique par la publication des "Observations du sieur Bergasse" sur le "court mémoire ..."

1789 :
mars : troisième mémoire contre Kornman, envoyé à chacun des juges.
2 avril : Kornman et Bergasse sont condamnés comme calomniateurs par la Cour du parlement.
13 mai : Beaumarchais écrit au lieutenant de police pour se plaindre : on a placardé des portes et cassé des bas-reliefs de sa nouvelle demeure de la Bastille.
15 juillet : Il pénètre dans la Bastille, avec vingt-quatre hommes en armes.
Août : il est chargé de surveiller la démolition de la Bastille. 12 août : il est exclu de l'Assemblée des représentants suite à une dénonciation.
Septembre : dans une "Requête à MM. les Représentants de la commune de Paris", Beaumarchais réfute les accusations portées contre lui ; le 15, il retrouve sa place à cette Assemblée.

1790 :
avril : Beaumarchais envoie 6.000 livres à l'Institut de bienfaisance mutuelle de Lyon.
juillet : il héberge gracieusement 800 fédérés de province.
août : reprise de Tarare, il modifie le dénouement.
septembre : réconciliation avec Mirabeau.
C'est cette année-là qu'il écrit La Mère Coupable.
Les soixante-dix volumes de l'édition des oeuvres de Voltaire sont publiés. C'est un échec financier (il n'y a que 2.500 souscripteurs).

1791 :
13 janvier : décret de la Constituante protégeant les auteurs dramatiques.
février : La Mère Coupable est acceptée par la Comédie-Française.
12 août : les auteurs approuvent le "Rapport fait aux auteurs dramatiques" sur la Comédie-Française, de Beaumarchais.
23 décembre : lecture, devant le Comité d'instruction publique, d'une pétition de Beaumarchais contre l'usurpation des propriétés des auteurs par les directeurs de spectacles. Beaumarchais retire à la Comédie-Française La Mère Coupable.
Dès novembre, il prospecte pour l'achat d'armes, qui manquent à la France.

1792 :
Janvier : reprise du Mariage de Figaro.
Mars : le libraire Delahaye propose à Beaumarchais l'achat d'armes : commence l'affaire des fusils de Hollande. Le marché est conclu avec Delahaye le 16 mars.
3 avril : signature du "traité des fusils" avec le ministre de Graves.
Juin : renvoi des ministres Girondins. Le 4 juin, Beaumarchais est dénoncé par Chabot comme "accaparateur d'armes" ; il répond le 7.
première représentation de La Mère Coupable au Théâtre du Marais (qui a ouvert ses portes le 31 août 1791).
Juillet : nouveau traité signé avec les minsitres sur l'achat des armes.
Août : fouille de la maison de Beaumarchais : on n'y trouve rien de suspect.
23 août : Beaumarchais est arrêté chez lui, délivré le 29 par Manuel.
septembre : il obtient un passeport le 18 et une attestation de civisme le 19 : il peut donc quitter la France et se trouve au Havre le 22.
octobre : le 2 : il est à Londres ; le 10, en Hollande où il espère régler l'affaire des fusils.
23 novembre : sur dénonciation de Lecointre, Beaumarchais est "décrété d'accusation" : les scellés sont mis chez lui.
décembre : revenu à Londres, Beaumarchais envoie le 16 une pétition à la Convention. Il est incarcéré pour dettes à Londres à la fin du mois.

1793 :
10 février : suspension du décret d'accusation du 23/11/1792, levée des scellés le 14. Après avoir payé une rançon à Londres, Beaumarchais est à Paris le 26.
Mai : Comparution devant le Comité de Salut public. Beaumarchais est reconnu innocent, on le charge une nouvelle fois d'acheter les armes de Hollande.
Juin : malade, il ne part que le 28, passant d'abord en Suisse.
Août : Arrivant en Angleterre le 4, il en est refoulé : il s'embarque le 16 pour Ostende, où il restera près de trois mois, malade.
Novembre : compte-rendu de sa mission au Comité de salut public.
décembre : le Comité de salut public arrête que Beaumarchais, en mission, ne peut être considéré comme émigré.

1794 :
Mars : annulation de l'arrêt du Comité de salut public : Beaumarchais est placé sur la liste des émigrés.
5 juillet : la femme, la fille et la soeur (Julie) de Beaumarchais sont emprisonnées à Paris.
8 août : la chute de Robespierre sauve de l'échafaud la famille Beaumarchais : sa femme et sa fille sont libérées, sa soeur sera oubliée quatre mois de plus en prison.
15 août : Mme de Beaumarchais divorce, comme l'y oblige la loi sur les émigrés.
20 août : à La Haye, Beaumarchais obtient une entrevue avec les dirigeants hollandais, pour conclure la paix. Il ne sera pas retenu comme intermédiaire.
Octobre : Beaumarchais s'exile à Hambourg.
6 octobre : les Anglais s'emparent des fusils de Hollande et les transportent en Angleterre le 18.

1795 :
10 avril : Beaumarchais adresse encore une requête au peuple américain pour le remboursement des sommes dues, en vain.
13 avril : pétition des citoyennes Beaumarchais en faveur de l'exilé, avec l'aide de Robert Lindet.
30 avril : mémoire de Beaumarchais au Comité de salut public.
juin : rachat des fusils de Hollande par les Anglais : ces fusils sont définitivement perdus pour la France.
30 juin : l'arrêt déclarant Beaumarchais émigré est rapporté par le Comité de sûreté générale, mais cette décision n'est pas appliquée.
septembre : reprise de Tarare.

1796 :
Mme de Beaumarchais, secondée par Lindet, lutte pour obtenir le retour de son ex-mari. Beaumarchais est définitivement rayé de la liste des émigrés en juin, il arrive à Paris le 5 juillet. Le 10 sa fille Eugénie épouse André-Toussaint Delarue.

1797 :
janvier : création d'une commission chargée d'examiner les comptes de Beaumarchais dans l'affaire des fusils de Hollande.
30 avril : Beaumarchais et Marie-Thérèse (de Willers-Mawlaz) se remarient.
5 mai : reprise de La Mère Coupable au théâtre de la rue Feydeau par les Comédiens-Français : l'auteur est acclamé.
14 juin : lettre au ministre de l'Intérieur, pour la défense des droits des auteurs dramatiques.
octobre : le passeport pour l'Amérique, demandé au ministre Talleyrand, est refusé.

1798 :
janvier : la commission créée un an plus tôt déclare Beaumarchais créancier de l'Etat dans l'affaire des fusils de Hollande. Il refuse le compromis financier proposé, et, en avril, sera déclaré débiteur par une nouvelle commission.
9 mai : mort de Julie.
juin-juillet : les Beaumarchais demandent de l'aide au ministre des Finances.
août : reprise des débats de la commission sur l'affaire des fusils de Hollande.
Cette année-là, Beaumarchais entretient une correspondance amoureuse avec Amélie Houret de La Marinaie.

1799 :
1er janvier : la commission déclare à nouveau Beaumarchais débiteur dans l'affaire des fusils de Hollande.
avril : publication dans le Journal de Paris de deux lettres sur Voltaire et Jésus-Christ.
Dans la nuit du 17 au 18 mai, Beaumarchais meurt d'apoplexie pendant son sommeil.

* * *

1802 :
Un arrêté de la commission règle définitivement les comptes de l'affaire des fusils de Hollande.

1816 :
Mort de Mme de Beaumarchais.

1822 :
Transfert des cendres de Beaumarchais au cimetière du Père-Lachaise.

1897 :
Inauguration de la statue de Beaumarchais, à Paris (carrefour des rues des Tournelles et Saint-Antoine).

FIN